« OK Glass » : j’ai testé Google Glass

Google Glass (au singulier !) est l’un des principaux projets actuellement mené par le « X Lab » de Mountain View en Californie, dirigé par Sergey Brin, aux côtés de la voiture autonome (Google Car) ou bien encore d’une possible connexion à Internet depuis des ballons lancés dans l’espace (Google Loon). C’est en tout cas celui qui fait aujourd’hui le plus fantasmer les geeks. Alors qu’aucune date de commercialisation n’est encore annoncée, j’ai eu la chance de pouvoir tester la bête dans les locaux de Google France !

Concrètement, le projet Google Glass ne devrait sortir dans le commerce qu’une fois parfaitement fini. C’est pourquoi Google se refuse à communiquer sur une hypothétique date de commercialisation et qu’évoquer 2014 est même totalement hasardeux. Dans tous les cas, Google Glass sera de toute manière d’abord disponible aux États-Unis avant, peut-être, d’être étendu à d’autres pays et surtout d’autres langues que l’anglais, la seule compatible pour l’instant. Google Glas en France, ça n’est donc vraiment pas pour demain !

Google Glass a été conçu comme une technologie portable, capable d’offrir un accès instantané à de multiples services connectés. Google a ainsi souhaité développer une solution qui permette d’interagir avec la technologie tout en gardant les mains libres. De fait, ses applications sont a priori infinies. Le système se veut non intrusif et est, par défaut, fermé. Il se connecte aux terminaux par Bluetooth et à Internet par le WiFi et pour l’activer, il faut soit parler (« Ok Glass ») soit lever la tête selon une certaine inclinaison. Google Glass est alors commandable par la voix, ou par la gestuelle en jouant avec le pavé tactile présent sur les lunettes.

A l’arrière, la batterie de Google Glass représente environ le tiers du poids de celle d’un portable, pour une autonomie estimée de 1h à 2h en action, selon le type de commandes utilisées. Le module de transmission osseuse, apposé au crâne, permet de profiter du son en toute clarté, sans le moindre écouteur sur les oreilles. Google Glass renferme également 16Go de mémoire Flash, un capteur photo/vidéo de 5 mégapixels, un petit écran de projection et un port micro-USB pour se recharger.

Pour le moment Google Glass est compatible avec l’ensemble des smartphones fonctionnant sous Android (4.0.3 minimum) et nécessite l’application MyGlass sur son smartphone pour fonctionner correctement. A l’avenir, Google Glass devrait logiquement être compatible avec n’importe quel système d’exploitation mobile.

La liste de ses fonctionnalités est relativement réduite pour le moment. Google Glass permet notamment de prendre des photos, de filmer des séquences vidéo, d’effectuer des recherches (y compris une fois paramétré avec Google Now) ou bien encore d’organiser des vidéoconférences. Actuellement, une dizaine d’applications sont disponibles et une multitude d’autres à l’étude, via les quelque 8.000 développeurs américains qui ont déjà acquis les lunettes pour la modique somme de 1.500 dollars !

L’appareil que j’ai eu la chance de tester est donc encore au stade de prototype. S’il fonctionne parfaitement, il est toutefois limité : il ne « comprend » que l’anglais, ne « répond » qu’à une dizaine d’usages, n’est pas encore amovible (je plains les gauchers) et ne possède même pas de verre. En revanche, il fonctionne et est parfaitement réactif aux directives qu’on lui donne.

Pour l’instant, le gros point faible de Google Glass réside dans le rendu de l’image. Car si Google nous promet l’équivalent d’un écran 25 pouce projeté à 2m, le ressenti est bien différent et l’image apparait relativement petite. De plus, celle-ci est désaxée, même si l’écran est légèrement réglable. Il faut donc nécessairement tourner les yeux en haut à droite pour pouvoir visualiser l’image, ce qui peut être déstabilisant lorsque l’on a en face de soi un interlocuteur.

Ceci étant dit, Google Glass n’en demeure pas moins un projet ambitieux, dont le prototype fonctionne donc parfaitement et laisse entrevoir un produit final peut-être un peux plus compact et configurable (à clipser sur ses propres lunettes par exemple, sur la branche de son choix). Reste maintenant à savoir s’il sera un jour commercialisé, ce qui n’est même pas encore acquis à 100% !

David Bénard

Journaliste vie numérique et mobilité, j'ai la tête à Indianapolis, le coeur à Nantes et le reste en Île-de-France...